vendredi, décembre 09, 2011

L'enfant à la mère



L’enfant à la mère

I

Il y avait un amandier,
on a parlé d’éternité, je crois

J’ai ramassé une amande,
mise dans ma poche
et suis rentré chez moi

Ma mère m’a demandé où j’étais
Avec des copains
Ta poche ?
Rien

Elle a souri

II

Il y avait une plage
et du monde
Elle lisait
nageait
Une vague a emporté le haut de son maillot de bain
j’ai vu un sein

Elle s’est retournée vers moi
et m’a souri


III

Il y avait une vieille voiture
une Peugeot 203
un copain chassé du logis
dormait dedans


Un jour je l’ai invité chez moi
on a regardé un film,
un western, je crois
Au moment de partir, il m’a dit : 
Haut les mains, vous êtes hors la loi !

On a souri


IV

Elle marchait toute seule
Je l’ai suivie
Elle s’est retournée
Elle n’a rien vu

Un jour, elle s’est jetée
du haut de son immeuble

Un amour contrarié
Le concierge a tout raconté

J’ai dit à ma mère moi aussi je veux me tuer
Elle m’a caressé
et elle a souri


V

Il y avait un dictateur
dans mon pays

Ma mère disait qu’il avait du pétrole
un livre vert et un pistolet
On avait peur de lui
on l’a tué

Maintenant il y a plein de militaires
dans mon pays

Ils ont le pétrole
le coran et des pistolets

J’ai crié

Ma mère m’a dit de la fermer
sinon ils vont nous tuer

VI

Il y avait une jolie fille 
elle venait de Roumanie, je crois
une actrice

elle pêchait dans le Doubs 
elle s'amusait 
elle n'en mangera pas

Une pièce s’il vous plaît
un regard, un sourire et elle s'en va

Un jour elle s’est blessée
a failli perdre une main
le docteur voulait la garder

Elle s’est sauvée...


jeudi, août 18, 2011

Trois femmes


ET elles ne s'étaient pas encore dit la moitié des choses ...

IRINA, romantique. Les roses comme avant palpitent…(Verlaine)

REIKO, mélancolique. J'ai perdu ma moitié!

FARIDA, sarcastique. Tu repartiras forcément du bon pied!

IRINA, toujours romantique. ...comme avant les grands lys orgueilleux se balancent au vent.

jeudi, juillet 21, 2011

Le type parti en laissant un peu de lui-même



un semblant d’unité de quelque chose
comme une adresse sur une plaque
verso à terre
recto dans le clair-obscur
sol calcaire à moitié dans l’ombre
l’ombre qui s’est confondu avec celle du type parti en laissant un peu de lui-même
Ah, cette clarté artificielle !
Il sort du tunnel après avoir vu des corps qui se meurent
au loin
et il a écrit quelque chose sur son passage
Puis il a oublié
tout s’est effacé  
sauf peut-être une phrase qui pouvait tout résumer
aussitôt effacée
Peut-être un mot pour dire l’ensemble de ce qu’il a vécu
effacé fatalement,
Il lui reste le souvenir d’avoir débuté son texte par un Y,  à partir duquel…
 Saïd NOURINE

samedi, juillet 16, 2011

Critique modérée du sexe


Au bout du compte ta vue engage
des commentaires chics 
même si tourments
malheur simulé

Tes notes favorites : l'annulaire et l’index
pousse humide
et surtout geindre la main sur la hanche, 



l’artifice, c’est ton genre


Saïd NOURINE

Le Raï de l'homme approximatif

  qui ne voit le monde que  solus ad solam  il l’arpente sans mètre  jusqu’à l’exil      l’homme approximatif est une allure  une figure lib...